Mumlife 1: l'art de l'embrouille

Ce matin-là, à l’annonce de la naissance de Yami, Mame Rangue m’a regardée et m’a dit avec son air de philosophe de Mibanga :

« Maintenant tu me comprendras un peu mieux ! » Cette petite phrase a pris tout son sens depuis. Être la maman de Yami, c’est la plus belle expérience qui m’ait été donnée… mais aussi la plus challengeante. Voir un mini-gens façonner sa personnalité sous mes yeux, c’est un privilège incroyable. Mais attention, les choses peuvent basculer d’un instant à l’autre !

L’AVENTURE DES 10 PREMIÈRES ANNÉES

Lors de notre dernier rendez-vous, la sage-femme m’a dit un truc que je garde précieusement :

« Prenez votre temps. Vous avez 10 ans pour poser les bases. Vous ferez des erreurs, c’est normal, mais elles ne seront pas rédhibitoires. Faites-vous confiance. »

Et franchement, en 4 ans de parentalité, j’ai autant appris sur moi que sur la go. Les journées avec elle ressemblent à des partitions musicales : des moments de grâce pure, suivis de tornades émotionnelles… le tout sur un fond de rythme que j'appelle l’amour.

PREMIÈRE LEÇON : LA PATIENCE

Avant ses 2 ans, je pensais avoir cerné Yami. Puis est arrivé le terrible two… aka la tempête émotionnelle en boucle.
Non = crise. Pas tout de suite = colère noire.
Et là, deux options : céder ou patienter.
J’ai choisi la deuxième. Pourquoi ? Parce que céder une fois, c’est ouvrir la boîte de Pandore. Le mini-gens n’oublie jamais.

En bonne maman africaine, j’ai opté pour la résistance douce. Quand Yami se jetait par terre en hurlant dans un magasin, je faisais mine de l’abandonner. Dix secondes plus tard, elle me suivait, comme si de rien n’était.
👉 Erreur de débutante ? La consoler immédiatement. Résultat : elle ressortait encore plus revigorée.

J’ai vite compris qu’avec elle, il fallait jouer finement. Parfois, elle testait mon regard pour évaluer ma gêne. Quand je sortais mon téléphone pour la filmer ? Fin de la crise direct. Comme quoi, les mini-gens sont aussi stratèges que les grands !

MES DEUX ARMES SECRÈTES : LE COMPROMIS & L’EMBROUILLE

Avec Yami, j’ai compris qu’il faut savoir lâcher prise sur certaines batailles.
Tout refuser ? Fatiguant. Tout céder ? Dangereux.
Alors j’applique la stratégie du compromis :
😊 Oui pour un 2e chocolat.
🙄 Non, pas de comptine au reveil.

En ce moment, sa passion ? Le maquillage. Tous les jours, elle veut acheter de la bouche de lèvres (dans le dictionnaire de Yami ça veut dire du rouge à lèvre). Comment faire les courses avec elle sans finir avec un caddie rempli de gloss arc-en-ciel ?
J’utilise ma botte secrète : l’embrouille.

L’art de détourner, distraire, reporter… jusqu’à faire oublier l’envie initiale.

Exemple classique :

« OK ma puce, mais d’abord, on va chercher l’argent à la maison j'en ai plus sur moi»
Spoiler : une fois rentrée, elle est déjà passée à autre chose.
Et si jamais elle revient à la charge ? Pas de panique. J’ai plus d’un tour dans mon sac !

RESTER MOI-MÊME

Ah, le fameux :

« Maintenant que t’es maman, tu vas arrêter le mannequinat, les voyages, les blagues... »

Non. Juste non.
Je refuse de me fondre dans un moule. Je veux rester moi-même, continuer à rêver, rire, vivre pleinement.
Être maman, c’est un défi, pas une fin. Je veux que Yami voie une femme épanouie, active, accomplie. C’est aussi ça, l’éducation.

PAS DE COMPARAISON, JUSTE DE L’INTUITION

Les réseaux sociaux ? Ils nous mentent. Les enfants parfaits, les familles toujours joyeuses, les maisons sans jouets qui traînent… Mythe !
La réalité, c’est les cris, les pipis à côté du pot, les nuits blanches, le stress, les câlins, les fous rires, les "Je t’aime" qui effacent tout.
Chaque enfant est unique. Chaque maman aussi.
Alors je fais au mieux, avec instinct et amour.

L’AMOUR. POINT.

Au final, ce qui guide tout, c’est l’amour inconditionnel.
Celui qui fait qu’on donne le meilleur de soi, chaque jour.
Celui qui reste, même quand on se prend un « t’es méchante ! » suivi d’un « pardon maman » deux minutes après.
Celui qui fait qu’on recommence, qu’on ajuste, qu’on apprend, ensemble.

À toi, Yami, ma go

Merci de me transformer. De me challenger.
D’être toi, tout simplement.
Et à vous, les parents : courage, humour, patience et… un soupçon d’embrouille 😄